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La promenade en felouque – Les souks
 Lorsque
vous serez à Assouan, il y a deux visites que vous ne devez pas
manquer : la promenade en felouque et une visite aux souks.
Si vous avez le pied un tantinet marin, ou même si vous ne l’avez
pas, offrez vous une autre vision d’Assouan, l’une de mes
villes préférée d’Egypte, en effectuant un
petit tour reposant et silencieux à bord de l’une de ces
petites barques à voile aurique qui ont transporté tant
de monde depuis tant de temps. Prenez-vous pour Henri de Monfreid le temps
d’une balade sur les eaux du fleuve, et allez jeter un coup d’œil
aux tombes des gouverneurs, princes de l’Ile Elephantine. Deux escaliers
bien raides munis d’une rampe en leur milieu permettant de hâler
les sarcophages vous amènent à une quarantaine de tombes
où vous pourrez exercer vos talents d’archéologue
amateur. Fresques murales, peintures, certaines datant de plus de 4250
ans, tout ici inspire l’amoureux d’antiquités. On peut
y passer une bonne demi-journée sans voir le temps passer.
Non loin se trouve le mausolée de l’Aga
Khan, où il fut inhumé en 1959. Grès rose à
l’extérieur, marbre de Carrare gravé de versets du
Coran à l’intérieur, c’est une dentelle où
tous les jours une rose rouge est déposée depuis la mort
du Prince. On voit l’édifice depuis la felouque.
En se tournant vers l’autre bord, un hôtel célèbre
entre tous : l’Old Cataract, où aimait à venir François
Mitterand, et on le comprend. Colonial jusqu’au bout de ses murs
roses, il surplombe quelques rochers érodés qui font invariablement
penser aux Seychelles. A l’intérieur,
serveurs en costume et chéchias rouges vous plongent dans une ambiance
surannée et désuète, propre au film « mort
sur le Nil », qui fut tourné ici.
Si vous avez le temps, aller humer les fragrances délicates des
fleurs du Jardin Botanique de l’Ile Kitchener, ramenées du
Soudan par le célèbre général anglais, fou
de plantes exotiques. Palmiers royaux, sycomores, bougainvillées,
manguiers, hibiscus, la liste est encore longue pour celui qui voudrait
tout répertorier. C’est une promenade colorée et accompagnée
par des centaines d’oiseaux affairés.
 De
retour sur la terre ferme, allez donc faire un tour dans les souks d’Assouan.
C’est un festival de couleurs, d’odeurs épicées,
de sourires et de tentations.
Les boutiques d’épices sont particulièrement engageantes.
Des centaines de grains, de poudres, de plantes proposent un arc en ciel
de couleurs vives. Attention cependant si vous vous décidez pour
un peu d’anis ou de safran. Marchander est une obligation, mais
sur des bases qui ne devraient pas dépasser les prix français
pour le même type de produit. Un conseil, renseignez-vous avant
de partir. Il est toujours désolant au retour de voir que la «
bonne affaire » effectuée sur place est en fait plus chère
que chez l’épicier du coin.
 L’un
des must est le coton. Tee-shirts, chemises, pyjamas, etc, sont généralement
moins chères qu’en France, et d’une qualité
inégalée. Souvenez-vous que l’Egypte est la reine
du coton. La reine du papyrus, aussi. Vous trouverez des tableaux de plus
ou moins belle facture un peu partout, ainsi que, plus original, des marques-pages
aux effigies de Mâat, d’Isis ou de Tout Ankh Amon qui raviront
les fous de lecture.
Les petits objets en cuivre vous tenteront aussi. Narguilés (n’oubliez
pas le tabac, suave et sucré, aux arômes divers) et pipes
à eau enchanteront les soirées de retrouvaille avec les
nouveaux amis du voyage…
Au chapitre des bijoux, tout le monde trouvera son bonheur. Une petite
chaîne en or avec son nom en hiéroglyphe impressionne toujours,
tout comme un « ankh » ou une création locale.
J’ai gardé pour la bonne bouche les « antiquités
». Sachez que les « vraies » ne se trouvent pas dans
les souks, que la législation en vigueur est très rigoureuse
sur ce point, et aussi qu’il vaut mieux parfois acheter un souvenir
au Musée (celui d’Assouan est à visiter absolument)
qu’après force rabais dans une échoppe. Le tarif officiel
est souvent plus intéressant…
 Les
efforts fournis par les vendeurs sont néanmoins dignes de louanges.
J’ai trouvé une pancarte « Mahmoud casse les prix »
qui valait le déplacement. Je n’avais, hélas, plus
de pellicules avec moi (très chères sur place). Un vendeur
de souvenirs m’a même assuré qu’il était
moins cher qu’à la FNAC. Ne commettez surtout pas l’erreur
de croire que tout ce petit monde ne connaît pas la France. Au contraire.
Il est très facile de discuter autour d’un thé de
la vie, de la politique, des dames, de sa famille… et si vous êtes
sympa, envoyez-leur une petite carte postale de France, en rentrant. C’est
comme cela que se forment les amitiés indéfectibles.
En guise de conclusion sur ce sujet, rapportez un petit scarabée
avec vous. Kepher porte bonheur, comme chacun sait, et il n’est
pas lourd à transporter. On trouve aussi de petites statues très
belles, de toutes les tailles et à tous les prix, de tous les dieux,
et il y en a, de l’Egypte ancienne.
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