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Kom Ombo
Un petit chemin caillouteux, et on arrive sur la terrasse
qui borde l’édifice. Le temple est double : deux portes,
deux colonnades menant à deux sanctuaires. Deux cultes, mais un
seul bâtiment. Pendant la visite, Zaki nous explique que juste avant
les sanctuaires, là où les fidèles posaient les questions
aux dieux, deux petites niches permettaient aux prêtres, cachés,
de prononcer les oracles comme si c’était la voix des dieux.
Impressionant.
A l’arrière des chapelles, les bas reliefs
montrent toute une collection d’instruments chirurgicaux, comme
des bistouris, des pinces, des ciseaux, etc… Plus loin, la légende
de Sekmet la lionne, la lointaine, la terrible, autre visage d’Hathor
et du Nil, qui s’apaise en arrivant en Basse Egypte, et devient
Bastet, la chatte, protectrice du foyer.
Zaki
s’arrête, s’assied sur un bloc, et nous l’écoutons
nous conter les légendes anciennes, et l’usage des instruments
chirurgicaux gravés sur le mur que nous venons de voir.
Une cohorte de japonaises passe devant nous, emmitouflées jusqu’au
nez avec chandails, écharpes, chapeaux, et gants. Il doit faire
dans les 35° à l’ombre. Il y a quelque chose que je ne
comprends pas. Ou alors, nous sommes filmés par la caméra
invisible…
Dans
le mur d'enceinte, un escalier descend vers un couloir obscur. C'est le
nilomètre. Lors des inondations, l'eau remplissait la cavité,
et grimpait le long des marches. On pouvait ainsi mesurer l'importance
de la crue. Plusieurs de ces "intruments de mesure" étaient
répartis dans les temples le long du Fleuve-Roi. On pouvait en
déduire l'importance des récoltes, et l'avenir de l'Egypte.
En revenant vers l’esplanade, une file d’attente de touristes
qui se pressent pour voir, dans une petite chapelle, deux crocodiles momifiés.
Ces deux monstres ont traversé les âges pour nous montrer
encore des rangées de dents impressionnantes.
Le soleil se couche sur la terrasse dans un festival de rose, d’or,
et d’orange, et chez les couples, les mains se cherchent. C’est
un moment privilégié, où seuls quelques bruits montent
du petit village en contrebas et la quiétude s’installe.
Les lumières commencent à s’allumer sous les colonnes
et entre les murs. C’est féerique.
Un petit tour à la dizaine de cabanes de souvenirs où l’on
trouve à peu près la même chose qu’ailleurs,
mais où l’on est toujours tenté de ramener un souvenir
qui finira ses jours dans un tiroir, et retour au bateau, notre hôtel
flottant. C’est l’heure du dîner, et déjà
nous nous éloignons de la rive pour nous enfoncer encore plus au
sud, vers Assouan.
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