Nous sortons de la Mayenne et nous voici dans la Sarthe. Comme toujours, et depuis le départ hier, le « Marine » s’est bien comporté, et il vogue fièrement au beau milieu de la rivière. On sent la civilisation…
On amarre le bateau dans le petit port de la Cale de la Savatte, face à la citadelle du Roi René. Les utilisateurs de l’endroit, tous sourires, nous demandent d’où l’on vient, où l’on va, ce qu’on fait dans la vie. Le contact est facile, amical et généreux. Il y a là un artisan qui vit à l’année sur son house-boat, et il entame de suite la conversation…
Sur le Pont de Verdun, face à la cathédrale, Nicolas de Beaurepaire nous indique la direction à prendre. Nous partons à la découverte de la vieille ville, toute en hauteur, nichée entre la cathédrale et le château. Une volée de marches et nous voici devant la Cathédrale Saint Maurice (XIIème).
Le portail date de 1170. Sur le tympan, Le Christ en majesté est entouré des quatre symboles des évangélistes : le lion de St Marc, le bœuf de St Luc, l’aigle de St Jean, et l’Homme ailé de Mathieu. Deux pour la terre, deux pour le Ciel. A l’origine, tout le portail était peint en polychromie. Il n’en reste malheureusement que quelques traces.
Des vitraux magnifiques, dont les bleus illuminent tout l’édifice. Un bleu dont le secret fut perdu au fil des ans. Les verrières Nord sont parmi les plus anciennes et les pus précieuses de France. De chaque coté du transept, deux rosaces, créées par le Maître verrier André Robin au XVème siècle : l’une, au Sud, divisée en vingt-quatre rayons, l’autre au Nord, divisée en 16 rayons. Les deux content l’apocalypse. Le Jugement au Nord, le Christ en gloire au Sud.

Juste à côté de Saint-Maurice, l’évêché, construit au XIIème siècle et agrandi au XIXème, dresse ses dentelles de pierre.
C’est un thème en vogue dans la région semble-t-il : il faut absolument se réserver une grosse heure à la visite (et la contemplation) de la tapisserie de l’Apocalypse, dans la citadelle. C’est probablement la plus grande bande dessinée au monde, et la plus ancienne, aussi, « racontée » par une guide qui connaît son Saint-Jean sur le bout du doigt, ou plutôt de la langue. Passionnant !
Le château lui-même est un livre d’histoire, puisque ses fondations remontent au Ier siècle de notre ère, sur la base d’un cairn datant de plus de 4000 ans avant J.-C. Les Andes, tribu gauloise de la région, y bâtissent un oppidum, bientôt repris par les Romains. On peut voir, sous la galerie de l’Apocalypse (en sortant) les vestiges de l’enceinte construite vers la fin du IIIème siècle. Il faut bien sûr flâner un moment dans les jardins et sur les remparts, et imaginer tous les grands personnages qui ont vécu ou sont venus là : Charles le Chauve (vers 850), Foulques le Bon, Foulques Nerra (987-1040), Saint Louis qui fit construire la place forte en 1232, Charles d’Anjou (frère de Saint Louis), le Roi René (1408-1480), et Henri IV.

Au détour des rues et des ruelles, des maisons anciennes à colombage, une jolie fontaine du XVIème siècle (1536 – la Fontaine du Pied Boulet ou Pie Boulet), et partout, les pierres de la citadelle du Roi René, dans les murs des maisons et des édifices. Place Sainte-Croix, ne manquez pas de détailler les petits personnages qui ornent les murs de la Maison d’Adam, construite vers l’an 1500, des surprises vous attendent…
Derrière le château, la rue se nomme « Promenade du Bout du Monde ». Tout un programme…


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Photos:© JF Macaigne
Fin du voyage…