Après
cette brève visite, le « Marine » reprend sa route
vers Angers. Nous refaisons en sens inverse le bras de l’Oudon,
et nous nous dirigeons vers la prochaine écluse, après
avoir longé un canal étroit au milieu des hirondelles
qui s’en donnent à cœur joie autour de nous. J’ai
laissé
la barre à un autre membre de l’équipe, et me tiens
debout à la pointe de l’étrave. En fixant à
5 ou 10 m l’eau qui défile, plate et immobile, j’ai
l’impression de marcher sur l’eau. J’ai quand même
très envie d’étendre les bras à l’horizontale,
et de hurler « je suis le roi du monde » pour
connaître le sentiment de Léonardo Di Caprio dans le film
« Titanic »…
Grez-Neuville, où se situe l’écluse, est un petit
royaume verdoyant pour pêcheurs. Partout, sur les rives, dans
des barques au plat-bord peint, ces messieurs (et quelques dames) taquinent
gardons, carpes, mais aussi brochets, sandres et perches. On ralentit,
pour ne pas les gêner, mais on sent quand même des yeux
attentifs fixés sur nous.

Plus
loin, c’est un festival de cannes (désolé, je n’ai
pas pu résister) et de canards, de poules d’eau noires
et blanches. Même un martin-pêcheur aux plumes vertes et
oranges est de la fête (c’est déjà la fin
de l’après-midi, l’heure du repas pour eux).
Nous nous hâtons lentement, car nous aimerions passer la journée
du lendemain à Angers pour visiter la ville, et les écluses
ferment à 8h. Sur les bords, frênes, érables et
saules blancs magnifiques tapissent la rivière de leurs reflets.
On ne sait plus trop si l’on navigue sur l’eau ou dans le
ciel.

La
Roussière ! Une écluse rare, en bordure d’un ancien
moulin splendide à la vieille porte de bois. Une architecture
aux toits d’ardoises et hautes cheminées, dont les murs
sont parés çà et là de carreaux de faïence.
En face, pour les amoureux du calme, un gîte rural accueillant
(Tél : 02 41 32 66 33).
Nous
reviendrons coucher dans ce petit paradis au retour, demain soir, mais
pour le moment, il nous faut franchir la dernière écluse
avant la fermeture, et trouver un ponton pour la nuit.